14. Jun 2021

L’économie circulaire commence dès la production

L’économie circulaire commence dès la production

En provenance des groupes de base: une contribution de Stefan Vannoni, directeur de cemsuisse, membre du groupe de base Production et commerce

L’économie circulaire est actuellement sur toutes les lèvres. Toutefois, restreindre le champ de la réflexion au seul recyclage des biens de consommation, ce serait oublier les énormes flux de matières et d’énergie, lesquels peuvent également jouer un rôle prépondérant. Sans les prestations du secteur de la construction – en particulier dans le domaine de la production et du commerce des matériaux de construction –, l’économie circulaire aurait peu de chances de fonctionner en Suisse.

Dans les cimenteries comme ailleurs, l’économie circulaire est une réalité concrète. Outre les ressources minérales, la production de ciment requiert également une grande quantité de combustible afin de garantir le fonctionnement continu du four à une température stable d’environ 1450 °C. Aujourd’hui déjà, près de 70 % de l’énergie de combustion nécessaire à l’industrie suisse du ciment est obtenue à partir de combustibles de substitution, comme les boues d’épuration séchées, le bois de récupération ou les pneus usagés. La production de ciment se distingue par une caractéristique unique, à savoir que ces matériaux ne sont pas valorisés uniquement à des fins énergétiques, mais également en tant que matières. Les processus utilisés n’engendrent pas de scories nécessitant une mise en décharge: les combustibles sont entièrement recyclés pour devenir des composants du produit final.

L’économie circulaire est essentielle pour une gestion prudente et durable des ressources, mais c’est aussi une composante clé de toute politique climatique réussie. Les combustibles de substitution permettent non seulement de refermer le cycle de vie des matériaux, mais aussi de franchir des étapes importantes vers l’objectif zéro émission nette. En effet, depuis des décennies, l’industrie du ciment est capable de renoncer de plus en plus aux combustibles fossiles. Et ce potentiel est loin d’être épuisé: l’industrie du ciment pourrait, quasiment du jour au lendemain, économiser pas moins de 400’000 tonnes supplémentaires de CO 2 chaque année si elle recourait davantage aux combustibles de substitution.

Le développement de cette forme de recyclage des déchets est un composant fixe de la stratégie climatique «Feuille de route 2050 – Objectif: ciment climatiquement neutre», dévoilée par l’industrie du ciment il y a quelques semaines. La réalisation de cet objectif repose également sur la disponibilité d’un cadre politique adéquat, qui permette par exemple un accès aux combustibles biogènes – un parcours jusqu’à présent parsemé d’embûches.