constructionsuisse en point de mire: Michael Tschirky, membre du comité

1. Pourquoi t’investis-tu pour le secteur de la construction?

Le secteur de la construction est somme toute l’une des branches les plus importantes. Il crée les lieux dans lesquels nous travaillons et vivons, il est essentiel pour notre bien-être et aussi toujours à la pointe de l’innovation. La branche électrique, qui fait partie des techniques du bâtiment, joue un rôle central, car nous ne sommes pas seulement responsables de l’électrification des ateliers et des foyers, mais nous jouons aussi un rôle moteur dans les innovations qui concernent toute la société. C’est cette importance et cette dynamique qui m’ont toujours fasciné et qui expliquent la force de mon engagement pour la branche.

2. Selon toi, quels sont les grands défis et chances de cette branche?

En raison des défis mondiaux que constituent la mutation numérique, l’exploitation efficace des ressources ainsi que la mobilité durable, l’importance de la branche va continuer de prendre de l’ampleur. La compétence professionnelle et la juste compréhension de la qualité ont donc une importance croissante. Par ailleurs, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie qu’elle a engendrées, nous fait vivre actuellement une situation exceptionnelle de renchérissement qui n’affecte pas uniquement les matériaux de construction. Nul doute que les hausses de prix et les retards de livraison vont se poursuivre et auront de sérieuses répercussions. La situation politique actuelle en Europe se traduit en outre par une pénurie d’électricité et de gaz. En qualité de membre de l’Alliance pour les économies d’énergie, nous demandons à nos membres d’économiser l’énergie pour surmonter le prochain hiver. Sachant que le parc immobilier consomme 45 % des besoins en énergie et représente un tiers des émissions de CO2, nous avons pleinement conscience de notre responsabilité.

3. Une autre thématique au cœur des préoccupations actuelles de la branche est la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Comment la vis-tu et quelles solutions te paraissent adaptées à cette situation?

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée est omniprésente et affecte tous les secteurs d’activité. En raison de l’évolution de la société, répondre aux besoins des employés requiert des solutions flexibles. Persister à vouloir conserver des modèles basés sur des temps de travail hebdomadaires ne correspond plus à l’état d’esprit des générations actuelles.

Personnellement, je veux agir et non réagir face à cette pénurie de main-d’œuvre qualifiée. C’est pourquoi j’ai introduit avec succès depuis le mois de mai une durée de quatre jours et demi au sein de mes entreprises. Tous les employés s’arrêtent de travailler à partir du vendredi midi et profitent presque chaque semaine d’un week-end prolongé! Nous y sommes parvenus en adaptant les temps de pause et par un allongement quasiment imperceptible d’un quart d’heure de la durée de la journée de travail. De plus, nous offrons une demi-heure à nos employés chaque semaine, et nous avons réduit la durée du travail hebdomadaire sans perte d’efficacité et à salaire égal. Un nombre de candidatures supérieur à la moyenne de nouveaux et d’anciens employés semble nous donner raison.