constructionsuisse en point de mire: Gian-Luca Lardi, membre du comité

Pourquoi t’investis-tu pour le secteur de la construction?

La Suisse est un modèle de réussite qui repose sur une infrastructure de transport fonctionnelle ainsi que sur un habitat et un espace de vie attrayants et modernes. Je considère qu’il est très important de maintenir ces piliers et de continuer à les construire en tenant compte de la croissance démographique et du devoir de durabilité. À l’occasion de son 125e anniversaire, la SSE a élaboré, avec l’«Agenda 125.0», un concept d’avenir comportant trois points forts: la modernisation du parc immobilier, le développement des infrastructures de transport et la promotion du potentiel des régions périphériques, à partir desquelles le secteur de la construction assume une fonction de parenthèse pour notre pays.

Selon toi, quels sont les grands défis et opportunités de cette branche?

Le niveau élevé des prix des matériaux de construction ainsi que des coûts de l’énergie et des transports, le manque de personnel qualifié sur les chantiers, sans oublier le plus grand défi à moyen et long terme:
le changement climatique et ses conséquences. Dans ce contexte, la construction fait partie des secteurs clés. Ce n’est que si nous parvenons à minimiser notre empreinte en rénovant le patrimoine bâti existant ou en construisant de nouveaux bâtiments de remplacement que nous pourrons atteindre les objectifs climatiques ambitieux fixés pour 2050. Dans l’esprit de la durabilité, nous appelons en particulier les maîtres d’ouvrage publics à jouer un rôle de modèle et à utiliser davantage de matériaux recyclés dans la construction, afin qu’à l’avenir, les maîtres d’ouvrage privés soient également plus nombreux à suivre leur exemple. Les produits de l’économie circulaire sont de grande qualité et leur utilisation devrait être encouragée.

Une autre thématique au cœur des préoccupations actuelles de la branche est le besoin en main-d’œuvre qualifiée. Quelles sont les solutions d’après toi?

Avec le Masterplan «Formation professionnelle SSE 2030», la SSE modernise les professions du secteur du gros œuvre: aussi bien la formation professionnelle initiale que les professions de cadres. L’objectif est que les perspectives de carrière et d’évolution dans le secteur du gros œuvre restent attrayantes et que, outre les personnes ayant un passé dans la construction, de plus en plus de personnes venant d’autres horizons s’enthousiasment pour une activité dans le secteur du gros œuvre. En outre, nous avons fortement visualisé les campagnes de publicité professionnelle. Nous voulons atteindre les jeunes là où ils passent beaucoup de temps: par exemple sur Instagram et YouTube.

Une présence régionale est tout aussi importante. Nous misons sur des ambassadeurs locaux, c’est-à-dire des apprentis issus directement de la région, qui donnent envie aux élèves de faire un apprentissage dans la construction et communiquent leur passion dans leur dialecte et langage courant. Ils peuvent leur montrer de près à quel point un chantier est un lieu de travail cool, où l’on réalise de grands projets formidables, où l’on a de bons salaires et où l’on peut profiter d’opportunités de carrière attrayantes.